La gloire sur le Web a un prix. 19 500$. Ou moins.
— Mais diable ! Comment (insérer ici l’un ou les autres : cette grande agence pub, cette société, cette cause louable, ce louche individu) fait-il pour avoir tant de poids sur les médias sociaux ?
Facile. Et sans suer comme une madone espagnole. En sortant la carte de crédit et en mettant dans le panier Achats des “fans-fantômes” :
- 1 million de fans sur Facebook pour 19 500 dollars US ;
- 1 million de « J’aime » sur Facebook pour 7 000 dollars US ;
- 1 million de fans Google+ pour 160 dollars US/tranche de 1 000 ;
- 1 million de fans Twitter pour 4 850 dollars US ;
- 250 commentaires sur votre blog pour 399 dollars US ;
- 15 recommandations de faux-clients sur LinkedIn pour 149 dollars US.
Vous êtes un peu dégarni financièrement ? Pas de problème ! On trouve également plusieurs revendeurs asiatiques qui offrent des tarifs des plus coupe-gorge en la matière (soit le centième des prix affichés plus haut)…
Ouais… Un million… C’est un peu gros, n’est-ce pas… Vous préférez vous la jouer plus subtile… “ninjaesque” … Pourquoi ne pas miser sur un petit coup de collier pour démarrer en trombe une campagne et payer pour quelques milliers, ou huit cents « J’aime »… Après tout, une tonne de gens le font. Et c’est un secret de polichinelle (m’enfin, ce ne l’est plus vraiment).
— SECTION MONTÉE DE LAIT —
Sacrebleu ! Petit aparté pour toutes ces sociétés québécoises qui ont le vertige du nombre… DES GROS “CHIFF’, DES BIG BIG NUMBERS… Si votre portfolio Web ne compte que 150 ou 200 réalisations en près de 15 ans, ne croyez-vous pas que c’est de pousser le bouchon dans la gorge que de vous acheter 9000 fans ? 15 000 fans ? 50 000 fans ? 100 000 fans… Ça ne prouve pas grand-chose… Sinon une obsession un peu attardée de « on est plus big que nos compétiteurs (ou ça s’en vient)…Et notre page Facebook pisse plus loin que la vôtre ! Checkez nos “Like“» !
Édifiant et triste… Le « success » sur média social ne se pèse pas au kilo. La vitalité et la vraisemblance d’une communauté de fans se mesure à la quantité et à la fréquence des interactions… Pas au nombre. Pas au « m’as-tu-vu ».
— FIN DE LA MONTÉE DE LAIT —
Le phénomène est si courant que, récemment, la firme de recherche Andrea Stroppa et Carlo De Micheli en sécurité révélait que plus de 14,1 millions d’utilisateurs de Facebook étaient faux (et probablement beaucoup plus) et que 20 millions des 232 millions utilisateurs de Twitter étaient également des fantômes servant à peupler des égos virtuels.
Mais toutes ces communautés gonflées aux stéroïdes ne durent que le temps des roses. Les baudruches se font régulièrement passer un Hindenburg par les réseaux sociaux qui doivent, le temps de se repoudrer un peu de crédibilité, faire des purges dans les faux profils et ramener à des taux moins fantasmagoriques le nombre de fans !
Morale de cette triste histoire : Entrepreneurs, ne vous vantez surtout pas trop fort de vos achats qui dopent vos pages…La montagne accouchera éventuellement d’une souris !