Facebook : ne magasinez pas la pierre tombale toute suite…

Facebook : ne magasinez pas la pierre tombale toute suite…

graveyard

 

Bon… Un cuisinier et un plombier, tous deux employés de longue date du prestigieux restaurant El Celler de Can Rocca, ont rendu public hier le résultat de leurs observations sur l’État du réseau routier québécois.

 

Ah non. C’est pas cela. Désolé. Je me suis trompée…. Quelle gourde je fais. On recommence.

D’après une étude de deux doctorants de l’université américaine de Princeton, le plus important des réseaux sociaux, Facebook, se dirige vers une chute mortelle d’ici trois à cinq ans…

 

UNE ÉTUDE D’UNE CRÉDIBILITÉ… NULLE

 

Vous avez certainement lu cette étude de deux ingénieurs (en mécanique et en aérospatial) qui utilisent un modèle en biologie (pas du tout leur secteur) pour commenter une tendance en nouveau média (encore moins leur secteur) à partir d’un seul phénomène (inacceptable d’un point de vue statistique)… Ça MOSSIEUR c’est de la grande science. Du pas du tout crédible.

 

La nouvelle peut accrocher l’œil. Mais elle comporte plusieurs failles méthodologiques qui rendent ses conclusions risibles…

 

1)    Un expert ne peut se prononcer que sur son champ d’expertise (voir le premier paragraphe qui suit notre sous-titre);

2)    Une étude doit porter sur un vaste échantillonnage : on ne tire jamais de conclusions à partir d’un seul fait, d’une seule étude sur un seul phénomène;

3)    On doit comparer des phénomènes similaires, sinon bien souligner ce qu’ils ont de différent et ce qui les éloignent les uns des autres.

 

L’empereur est bel et bien tout nu… Mais personne n’ose le dire…

 

Nos amis journalistes aiment tellement rapporter de la science de basse-cour pour vendre quelques choux… Et provoquer le tumulte au pays des poulets !

 

NOTRE VISION DE LA CHOSE

 

Déjà au tournant des années 2000, la mort annoncée du courriel faisait les gorges chaudes des experts… Et l’animal est toujours présent près de 15 ans plus tard. D’ailleurs, il est le canal offrant le meilleur ROI marketing sur le Web…. Bien davantage que les réseaux sociaux… Vive les « brainiacs » !

 

Facebook disparaîtra un jour. Inévitablement. Mais le départ des utilisateurs des premières heures ne sonne pas les funérailles pour autant…

 

Les gens moins techno et moins cool (donc plus âgés) attendent un certain moment avant de joindre une vague. Mais maintenant qu’ils sont sur Facebook, il est quasi certain qu’ils y resteront longtemps. Il ne faut pas oublier que la palette sociodémographique de l’étude fait référence à MySpace, précurseur de Facebook qui a vécu une grande popularité pour ensuite tomber dans l’oubli.

 

Mais MySpace, ce n’est pas Facebook… Le degré d’adoption était marginal, cantonné, et sa pénétration était  bien moins forte que FB…  De plus, la majorité des utilisateurs de MySpace étaient âgés de 13 à 24 ans à son apogée, alors que Facebook regroupe principalement des adultes entre 25 et 54 ans (AdAge, 2012).

 

Bref, la mort du trombinoscope n’annonce pas celle du cinéma !

 

OK…Question de vous faire une tête, je vous laisse au reste de l’étude, qui compare les réseaux sociaux aux maladies épidémiques. Bonne fièvre pourprée à la fin de vos jours !

 

Source: http://arxiv.org/pdf/1401.4208.pdf