GASTRONOMIE : comment traduire le “goût”

GASTRONOMIE : comment traduire le “goût”

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TRADUIRE DU VIN À LA COUPE : VISER LES SENS, PAS LES MOTS

 

Les papilles voyagent plutôt mal d’une bouche à l’autre.

 
C’est du moins mon constat d’indécrottable épicurien, de goûte-à-tout, et d’interprète entre le bon goûter françois et le monde anglo-saxon.

 
Ce qui rappelle la « pâte d’amande » pour le premier n’a pas grand sens pour le second, qui trouvera plutôt une note de « macadamia nuts » à un vin donné.

 
L’expérience du goût ne se traduit pas. Elle s’adapte et s’approxime.

 

AVANT D’ÉCRIRE, IL FAUT CONNAÎTRE LA “TABLE-CIBLE”

 

Le Canadien-anglais et l’Américain moyen n’ont que faire des goûts de pain brioché, de coings, et de groseilles.

 
Ces aliments, aussi délectables soient-ils, n’appartiennent pas à la table anglo-saxonne. La traduction littérale vers « brioche bread », « quince », et « gooseberry » ne peut que générer l’incompréhension et le regard absent chez vos clients anglophones.

 
Difficile de faire saliver si l’appel à la gourmandise passe par des goûts inconnus.

 
Allez-y donc avec le « Bread Roll » ou le classique « Toast », « Granny Smith and Citrus », et enfin – selon le contexte – « Grapefruit and Green Apple ». Soyez créatifs, mais exacts!

 

LE « FRENCH LOVER » SÉDUIT LE PORTEFEUILLE

 

Encore aujourd’hui, principalement aux Royaume-Uni et sur la Côte Est des États-Unis, la langue française est synonyme de raffinement, de gastronomie, de séduction.

 
Pourquoi ne pas utiliser ce stéréotype à l’avantage de votre marque?

 
N’hésitez donc pas à laisser quelques mots in French dans vos textes marketing pour jouer au French Lover. Même si ces mots ne sont pas tout à fait compris, ils ajoutent un indéniable cachet et susurrent un très élégant « Ohhh la la » aux oreilles anglophones.

 
Question de doigté, choisissez des mots non essentiels bien encadrés par des formes syntaxiques connues.

 

PAS DE SENSUEL DANS LE TEXTUEL

 

La bonne traduction gastronomique passe simplement… Par le refus de traduire.

 
Le passage vers l’anglais d’un texte gastronomique passe dans un premier temps par la recréation des sensations gustatives dans l’autre culture.

 
Il est également recommandé de miser sur le cachet de la langue française pour évoquer la qualité, la gastronomie, le terroir, etc. Introduisez quelques mots français selon la sonorité et contexte syntaxique.

 
Finalement, les aspérités d’une traduction littérale doivent être adoucies par un travail de réécriture partielle qui doit souligner la sensation, le plaisir, et le raffinement. Le tout afin de mitonner le plat qui saura vendre.

 

 

éric gagnon
Billet rédigé par Éric Gagnon, traducteur-rédacteur et foodie chez Touché* Marketing

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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