Obtiendez vous aussi la meilleure des pires translations !!!
Vous êtes-vous déjà demandé, le soir près de l’âtre, verre de xérès en main, vêtu de votre peignoir de soie favori :
“Mais que diable, comment puis-je être sûr d’obtenir une traduction médiocre comme celle de mes concurrents?”
Rien de plus facile.
Voici donc quatre incontournables en la matière :
1) Fixez un échéancier irréaliste
Assurez-vous de ne donner que trois jours ou moins pour livrer une traduction de 10 000 mots.
Un traducteur moyen ne livrant que 1 000 à 2 000 mots par jour, cette échéance vous garantira certainement un texte-puzzle dont le ton manquera cruellement de cohérence, mais offrira en revanche un supplément de coquilles.
Mieux encore, ajouter du piquant à votre vie en rédigeant votre texte en même temps que la traduction. Vous multiplierez ainsi les erreurs et les quiproquos comme dans une mauvaise comédie de théâtre des boulevards.
2) Confiez votre texte au fournisseur dont les tarifs sont anormalement bas
Une agence avec des tarifs sous la barre des 20 cents par mot qui rencontre des délais impossibles ne doit pas vous inquiéter outre mesure. C’est simplement qu’elle transmet ses mandats dans un pays dont l’économie est émergente.
Économisez donc au max en travaillant avec un traducteur dont la langue cible dont vous avez besoin n’est pas la langue maternelle – et avec laquelle il n’est pas fréquemment en contact.
La vie est bien plus belle en jouant à la loterie linguistique.
3) Faites affaire avec la voisine ou avec votre employé anglo
Pourquoi ne pas y avoir pensé! Votre voisine a suivi un cours de langue seconde lors de son baccalauréat d’il y a quinze ans. Elle a même passé quatre mois à planter des arbres en Colombie-Britannique, ce qui lui offre certainement la maîtrise linguistique nécessaire.
Pas de voisine? Pas de petite-cousine ayant appris un anglais approximatif en regardant des « soaps » américains? Utilisez donc le gars en informatique qui vient des États-Unis.
L’anglais, c’est l’anglais après tout. Donc, nul besoin de vous assurer que votre employé soit un rédacteur hors pair dans sa langue d’origine ou encore qu’il maîtrise parfaitement les nuances fines de sa langue seconde.
Suffit qu’il sache taper sur un clavier et ouvrir un dictionnaire du bon côté sans se couper avec les pages.
Rien de mieux qu’une touche d’exotisme et de traduction imaginative pour rendre votre rapport annuel, vos textes de vente, ou l’un de vos manuels d’utilisateur bien vivants et empreints d’humour involontaire.
4) Soumettez un texte-source de mauvaise qualité
La remise d’un texte-source bien ambigu fait de petits miracles pour handicaper une traduction. N’oubliez pas, la qualité du texte traduit ne dépassera jamais celle du texte-source.
Favorisez donc les utilisations inconsistantes de termes techniques, les transitions hasardeuses entre phrases et paragraphes, l’utilisation de concepts vagues, les changements de ton en mi-texte, et les erreurs de logique internes. C’est comme du fromage sur une pizza, il y en aura jamais assez!
En guise de conclusion…
Il existe bien sûr plusieurs autres manières de vous garantir une traduction de qualité médiocre dont :
– Demander une révision d’un document « prétraduit » par l’un de vos employés au lieu d’une nouvelle traduction du texte-source;
– Compter sur une traduction automatique avec Google Translate;
– Confier les différentes sections d’un même texte à plusieurs traducteurs;
– Etc.
De quoi atteindre le succès à coup sûr!