Médias traditionnels: Chronique d’une mort annoncée

Médias traditionnels: Chronique d’une mort annoncée

dsc_8451

 

Les spécialistes de médias numériques sont formels: les médias traditionnels sont condamnés à disparaître d’ici 5 ans.
Cette mort, prédite depuis des lustres (ref: Scott Donaton, 2005, Madison and Vine), se base sur l’augmentation de l’utilisation du Web dans les habitudes média des consommateurs.

 

 

L’analyse écarte cependant deux éléments importants qui entrent en synergie: la fragmentation et le facteur « Machine à café ».

Le Web : un média fragmenté en une multitude de niches
Dire que le Web est le média le plus consommé par la tranche des 18-34 masculine est une vérité incontournable. Cependant, les hommes ne cliquent pas tous sur les mêmes sites Web. Chaque site est un canal hyperspécialisé qui est consommé en mode « scanning » où l’attention du public n’est que très superficielle (en moyenne 15 secondes par page).

Peu d’hommes écoutent un match sportif ou le dernier film d’action sur le Web. Le fameux facteur « Engagement » n’est pas au rendez-vous. Le clic est un réflexe machinal au même titre que le zapping. La consommation de vidéo Youtube n’engage que pour une durée limitée, le médium encourageant le survol rapide plutôt que l’attention.

Le facteur « Machine à Café »
Le Web remplit un rôle de source d’information comparative et de divertissement instantané. Le Web ne remplit que partiellement le besoin de fournir au consommateur matière à discussion autour de la machine à café.

C’est là le rôle des médias locaux « offline » qui fournissent des expériences partagées en direct ou en même temps pour tous les consommateurs : Journaux locaux, téléromans, match sportifs, nouvelles.

Vaut mieux s’attrouper autour d’un poste de télé avec la famille un soir d’hiver qu’autour du portable. La télé remportera encore pour un certain temps la palme pour disséminer rapidement et au plus grand nombre une information « ici et maintenant ».

 

La radio meublera encore le trajet vers le travail. Et les pages de journaux se tourneront encore dans les restaurants.
L’apparition de la radio n’a pas tué le journal. Après un temps, les parts de marché se sont redistribuées selon un nouveau partage.

 

L’arrivée de la télé n’a assassiné ni la radio, ni le journal. Aujourd’hui le Web se taille une bonne place.

L’expérience démontre qu’il est très difficile pour un produit ou service de ne s’imposer que par lui. Ou de tirer le maximum de ses revenus d’activités SEM ou du SEO.
Chaque média a sa place bien à lui dans l’écosystème et son usage marketing particulier. Actuellement, les cartes sont redistribuées.

Chaque joueur reste à la table, mais dispose d’une nouvelle main qu’il se doit de savoir jouer.

 

éric gagnon
Éric Gagnon, Associé – rédacteur senior & spécialiste en marketing chez Touché* Marketing

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Image : Paulvsk Flickr

Leave a Reply